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De passage dans la Vienne où elle a visité une entreprise qui conçoit des tuiles solaires photovoltaïques le 15 octobre 2020 (akuo energy, sunstyle), la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili s'est montrée impressionnée par le procédé technologique développé et a annoncé la mise en place d'un bonus financiers en 2020 et 2021 pour ceux qui opteront pour des installations solaires intégrées au bâti.
Les tuiles solaires sont "tout simplement" des matériaux ayant pour fonction première la couverture d'un bâti (tuiles), qui intègrent des cellules photovoltaïques et sont donc capables de produire de l'électricité à partir du soleil comme les panneaux solaires photovoltaïques.
Les tuiles solaires sont développées par différentes entreprises dans le monde dont la plus célèbre est probablement TESLA avec son produit "Solar Roof".
Elles n'ont pas toutes la forme de tuiles traditionnelles. En effet la plupart d'entre elles s'apparentent plutôt à des ardoises car plates et de formes rectangulaires.(Visuel : source = Akuo Energy, Sunstyle)
Le plus gros intérêt réside dans l'esthétique que confère ces tuiles à la toiture qui semble au premier abord tout à fait classique, et c'est ce qui, semble-t-il, a motivé madame la ministre à annoncer cette nouvelle prime.
L'autre avantage mis en avant par les fabricants réside dans la solidité de ces tuiles, et notamment leur résistance aux grêlons. Il est vrai que le niveau de résistance annoncé est supérieur à celui des panneaux classiques.
Il existe néanmoins sur le marché de nombreux panneaux proposant des niveaux de résistance très élevés comme les panneaux bi-verre par exemple. Cette vidéo, réalisée par le fabricant Lituanien SOLITEK illustre ce niveau de résistance élevé des panneaux bi-verres par rapport aux panneaux classiques.
Il faut en outre garder à l'esprit que le standard de résistance que proposent les panneaux traditionnels conviennent pour la majorité des conditions climatiques rencontrées en France, à l'exception de quelques phénomènes météorologiques exceptionnels.
Par contre les tuiles solaires sont moins performantes et plus couteuses que les panneaux solaires traditionnels.
En effet le prix au m² de tuiles va de 200€/m² à plus de 600€/m² selon les constructeurs, alors que le cout au m² de panneau solaire démarre quant à lui bien en dessous des 100 €/m².
De plus la performance de production par m² est aussi en faveur des panneaux photovoltaïques traditionnels compris entre 200 et 250 Wc/m², contre 150 Wc / m² environ pour les tuiles.
Niveau performance l'avantage est donc clairement en faveur des panneaux photovoltaïques classiques.
Du côté des garanties, on retrouve pour chacun des procédés, dans les grandes lignes, les mêmes niveaux de garantie, variables selon les fabricants entre 10 et 30 ans pour la garantie produit, et des garanties de rendement sur 25 ans. Tesla se distingue en annonçant une garantie à vie.
En annonçant cette prime, Barbara Pompili nous rappelle un avantage fiscal qui a disparu.
Le bonus annoncé par la ministre de la transition écologique, qui devrait voir le jour dès 2020 (à suivre car l'annonce a été faite le 15/10), et se poursuivre sur 2021, n'est pas sans faire écho à l'avantage fiscal qui était en vigueur jusqu'en octobre 2018 et qui n'était accessible qu'aux installations intégrées aux bâtis.
Car en effet l'intégration bâti ne concerne pas seulement les tuiles solaires. Les systèmes d'intégration des panneaux solaires aux couvertures (tuiles, ardoises,...) en font aussi partie. Si esthétiquement la différence est réelle entre des panneaux intégrés au bâti et des panneaux en surimposition, il y a d'autres différences notables qui ont suscité des interrogations sur les motivations des législateurs à imposer cette condition.
Car les systèmes d'intégration des panneaux solaires à la couverture, dont l'alternative est la pose en surimposition, revêt 2 inconvénients majeurs:
La température à laquelle est soumise un panneau solaire influence son rendement et donc la puissance qu’il délivre.
Ce n’est pas anodin car pour fournir le maximum de puissance un panneau solaire photovoltaïque doit être exposé à un ensoleillement maximal, et donc sa température augmente.
La surimposition permettant une lame d'air plus importante, elle permet de limiter l'augmentation de température et limite donc la dégradation du rendement du panneau (Retrouvez ici plus de détails techniques sur ce phénomène).
Alors si on peut se réjouir de ce coup de pouce qui globalement profitera à la filière des tuiles solaires, il se pourrait qu'il profite aussi aux autres modes d'intégration bâti dont la différence technologique avec la surimposition est faible, mais les inconvénients réels. Espérons que les précisions qui seront apportées les prochaines semaines permettront de clarifier cet aspect pour ne pas nuire à la surimposition qui reste plus accessible à beaucoup de points de vue et plus efficace énergétiquement.
A suivre donc...
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