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Deux ans après le lancement du plan d'action gouvernementale France 2030 qui financera les transitions écologiques de nos secteurs d'excellence (énergie, aéronautique, automobile), Philippe Bourguignon, membre de l'IMT-Mines d'Albi voit enfin émerger son projet d'Ecotrain, une navette autonome fonctionnant grâce à l'énergie solaire et possédant l'empreinte carbone la plus faible au monde.
Dès 2025, nous pourrions envisager des trajets domicile/travail à 2g de Co2/km et par passager soit une empreinte carbone 20 fois inférieure à celle d'une voiture électrique. La raison? Le projet de l'Ecotrain, une navette autonome fonctionnant grâce à l'énergie solaire qui verra le jour en Occitanie et qui circulera d'abord dans le Tarn, puis dans le Gers.
Cette idée part d'un constat simple: Selon l'IMT-Mines d'Albi, sur les 60 000 km de lignes ferroviaires utilisées en 1960, seuls 27 483 km sont exploitées aujourd'hui. Certains territoires en sont fortement impactés de part l'enclavement de leurs milieux ruraux, et de part le coût financier et environnemental des lignes subsistantes puisque 42% des trains roulent au diesel.
Ainsi l'Ecotrain pourra à terme redynamiser environ 3 000 km de lignes ferroviaires sans causer de dégâts à l'environnement.
Selon P.Bourguignon les 1600m2 de panneaux photovoltaïques installés au dessus des voies ou des wagons par Amarenco devraient permettre d'assurer 90% des besoins en énergie pour sa mobilité. Le surplus d'énergie sera reversé sur le réseau au profit des habitations à proximité. De quoi aider financièrement les ménages alentours!
L'Ecotrain est autonome, c'est à dire qu'il fonctionne grâce à une batterie et qu'il ne possède pas de conducteur. Il peut donc assurer une fréquence régulière des navettes à raison de 1 train par quart d'heure, 7 jours/7. La batterie est rechargée grâce à une centrale photovoltaïque
Deux types de navettes sont en développement: une navette pouvant transporter une trentaine de passagers et une pour le "micro-fret". Dans cette dernière des casiers frigorifiques seront utilisés pour le transport de marchandises locales partant de chez les agriculteurs directement vers les lieux de consommation.
P.Bourguigon estime que: "Grâce à son automatisation et à son faible poids, cette solution vise à concilier coût de fonctionnement faible et offre ferroviaire dense et de qualité".
Enfin, l'automatisation de ce train du futur permettra de prévenir les risques tels que: les obstacles et incidents de navigation et de localisation.
Pour ce qui est du financement du projet, 8 millions d'euros ont été accordés par l'Ademe (l'Agence de l'environnement et de la maitrise de l'énergie) dans le cadre du plan France 2030.
La région Occitanie est également mobilisée, financièrement mais aussi en sa qualité de gestionnaire du projet qui est également soutenue par la Chambre de commerce et d'industrie du Tarn.
Au-delà de l'aspect financier, le projet bénéficie du savoir-faire albigeois grâce aux 3 centres de recherche et de formation de l'IMT (Le Centre Génie Industriel, Raspsodee, et l'Institut Clément-Ader) mais également du soutien des industriels et de leurs technologies innovantes (Socofer, Stratiforme, Clearsy, Celad, Syntony, Arcadis, La Poste).
Même si la première navette sera mise sur les rails en 2025, la première ligne commerciale devrai voir le jour en 2026 entre Agen (Lot-et-Garonne) et Auch (Gers). La ligne envisagée pour la première navette serait la ligne Albi Ville-Saint-Juéry-Puygouzon. Cette ligne permettra de tester le train en conditions urbaine et périurbaine.
Si tout se passe bien, la liaison commerciale Agen-Auch offrira un service voyageur innovant: une fréquence élevée, des horaires adaptés au écoliers et salariés, un système d'arrêt à la demande, une possibilité d'embraquer des vélos...
Ansi, grâce à plusieurs années de réflexion et de développement, le projet de l'Ecotrain permettra bientôt de répondre aux problématiques de certains territoires tout en s'inscrivant dans la logique du développement durable.
Mais à terme, le projet veut aller plus loin. En effet, il existe actuellement en Europe un peu plus de 100 000 km de lignes rurales non exploitées...